lundi 20 juillet 2009

Lima, vendredi 10 juillet
















Retour au centre commercial « Jockey Plaza » où nous attendons V. qui nous a invités à passer la journée et la nuit chez elle, à Chaclacayo. Ce centre commercial, certainement le plus « chic » de Lima, a été conçu sur le plus pur modèle US : là aussi, les mêmes enseignes, l’architecture et la disposition d’un « mall ». On y trouve l’inévitable food court où se donnent rendez-vous la jeunesse dorée et les ados du quartier à la sortie de l’école. Dans cette partie de la ville, aussi surprenant (et, disons-le, choquant !) que cela paraisse, le mode de vie américain est omniprésent. La pauvreté des favelas (ou de leurs équivalents péruviens), le chaos de la circulation, la laideur des constructions (presque toujours inachevées dans ce contexte d’urbanisme sauvage : l’armature d’acier des murs, qui seront plus tard rehaussés lorsqu’un nouvel étage pourra être édifié, au gré des possibilités financières, est partout visible), le fourmillement d’une population sans cesse en mouvement, tout cela semble bien loin, vu d’ici, comme si un autre monde pouvait subsister sans lien véritable avec l’autre réalité – un autre monde, créé, voulu, pour ne pas dire imposé par le nouvel imperium

A la domination espagnole, infligée à ce peuple par la violence des armes, s’est substituée, tout aussi implacable, celle du tout-puissant modèle économique nord-américain. Aux conquistadors rapaces et sans scrupules qui pillèrent et violèrent impunément à l’ombre de la Croix ont succédé les implacables stratégies d’entrepreneurs anonymes bien décidés à tirer le plus grand profit de ce nouveau marché à conquérir.

Le soir, chez V. et I., nous dégustons une parrilla avant de nous endormir dans la nuit enfin silencieuse.

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