samedi 7 mai 2011

Echappées Belles - Vidéo - Vidéo intégrale - Pérou - France5

Echappées Belles - Vidéo - Vidéo intégrale - Pérou - France5

http://www.france3.fr/emissions/faut-pas-rever/diffusions/26-09-2014_258593

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http://www.lefigaro.fr/voyages/2016/02/01/30003-20160201ARTFIG00233-les-10-sites-et-attractions-incontournables-au-nord-du-perou.php

lundi 20 juillet 2009

Lima, dimanche 12 juillet




Samedi 11 juillet






















Promenade à Chaclacayo puis à Chosica en compagnie d’I. et M. Magie d’une végétation tropicale au fond de cette vallée encaissée devenue, en raison de son climat sec et chaud comme de sa proximité de la grande ville, le lieu de villégiature préféré de la bourgeoisie aisée de Lima.

L’après-midi, départ pour la noce de C., le fils de notre hôte. La messe de mariage se déroule dans une petite chapelle aménagée dans un simple local semblable à une salle de réunion. Le prêtre, un homme grand, à la peau claire, est visiblement d’ascendance européenne. Un léger accent trahit ses origines, malgré son impeccable castillan.
Après la messe, nous nous rendons à la mairie (la pratique est ici inversée !) où se tient un « mariage de masse ». Cette cérémonie collective, qui a lieu une ou deux fois par an à l’initiative de la mairie, permet aux jeunes mariés peu fortunés d’économiser les frais qu’entraînerait un mariage traditionnel, personnalisé. Pour accéder aux locaux exigus de l’état-civil, situés à l’étage du bâtiment, la cohue est indescriptible. Des poignées de riz pleuvent sur les têtes, les flashs crépitent, tout cela dans un désordre étourdissant…
Le soir, réception et bal au cours duquel je fais la connaissance des trois filles de C., notre hôte.
Retour à la maison vers 2 h du matin pour notre avant-dernière journée à Lima.

Lima, vendredi 10 juillet
















Retour au centre commercial « Jockey Plaza » où nous attendons V. qui nous a invités à passer la journée et la nuit chez elle, à Chaclacayo. Ce centre commercial, certainement le plus « chic » de Lima, a été conçu sur le plus pur modèle US : là aussi, les mêmes enseignes, l’architecture et la disposition d’un « mall ». On y trouve l’inévitable food court où se donnent rendez-vous la jeunesse dorée et les ados du quartier à la sortie de l’école. Dans cette partie de la ville, aussi surprenant (et, disons-le, choquant !) que cela paraisse, le mode de vie américain est omniprésent. La pauvreté des favelas (ou de leurs équivalents péruviens), le chaos de la circulation, la laideur des constructions (presque toujours inachevées dans ce contexte d’urbanisme sauvage : l’armature d’acier des murs, qui seront plus tard rehaussés lorsqu’un nouvel étage pourra être édifié, au gré des possibilités financières, est partout visible), le fourmillement d’une population sans cesse en mouvement, tout cela semble bien loin, vu d’ici, comme si un autre monde pouvait subsister sans lien véritable avec l’autre réalité – un autre monde, créé, voulu, pour ne pas dire imposé par le nouvel imperium

A la domination espagnole, infligée à ce peuple par la violence des armes, s’est substituée, tout aussi implacable, celle du tout-puissant modèle économique nord-américain. Aux conquistadors rapaces et sans scrupules qui pillèrent et violèrent impunément à l’ombre de la Croix ont succédé les implacables stratégies d’entrepreneurs anonymes bien décidés à tirer le plus grand profit de ce nouveau marché à conquérir.

Le soir, chez V. et I., nous dégustons une parrilla avant de nous endormir dans la nuit enfin silencieuse.

Lima, jeudi 9 juillet

















Quelques emplettes avec J. dans un centre commercial de Surco. Tout se veut ici sur le modèle US ; y manque toutefois l’abondance des produits et l’art de la présentation ! L’acculturation est pourtant complète. Il faudra bien qu’un jour la planète se réveille de ce mauvais rêve américain qui nivelle les comportements et fait fi des traditions comme des cultures locales. On retrouve ici les mêmes enseignes qu’aux USA, les mêmes placards publicitaires sur lesquels – comble de l’arrogance, de l’indifférence ? – ne figure jamais aucun personnage affichant un type physique andin !

Une remarque, suscitée encore par la lecture des Commencements : un enfant peut seul remplir une femme (non la combler, simplement la remplir). J’apprends aujourd’hui seulement, au terme de ma vie, l’importance – l’absolue primauté – du corps. M’aura-t-il fallu attendre tout ce temps pour me retrouver ainsi démuni, les mains vides ?

Centre commercial à Surco, puis rencontre avec V. Nous dînons "pollo a la brasa" dans un autre restaurant, « Las Canastas », bien connu pour cette spécialité péruvienne, en compagnie d’I. et V.

Le bruit dans cette ville - incessant, abrutissant – et ses conséquences : absence de réflexion (il est impossible de se recueillir, d’autant que le temps manque pour la plupart de ces travailleurs éperdus de fatigue, qui s’endorment dans leurs minibus bondés) et tarissement de la vie intérieure ?

Lima compte 43 quartiers dont 10 seulement auraient quelques chances de rivaliser avec leurs équivalents européens : il s’agit des quartiers huppés, bien entendu. Sur le nombre restant, l’un d’entre eux abrite à lui seul un million d’habitants sur les 8 millions d’êtres humains qui peuplent Lima !

Mercredi 8 juillet




























Départ à 5 h 30 du matin pour Ica et Nasca.

A cause des grèves, notre minibus est bloqué pendant une heure au moins à Cañete.
Arrivés à Ica après un long détour, au cours duquel nous devons payer une rançon à quelques malandrins avant d’être autorisés à poursuivre notre chemin, nous parvenons au petit aérodrome à partir duquel les filles et M. s’envolent pour survoler les célèbres lignes de Nasca, tandis que R., B. et moi restons à bavarder, agréablement installés sur la minuscule terrasse de l’aérodrome.

Après-midi délicieuse sous un ciel d’une extrême pureté, éclatant de soleil.
Retour à Lima le soir, quand la circulation a repris son cours normal, les barrages routiers installés par les grévistes ayant été levés. Tout au long de la route qui longe la côte du Pacifique des inscriptions en faveur d’Alan (Garcia) et de son parti, l’Apra, alternent avec d’autres qui vantent la candidature de Keiko (Fujimori) aux élections de 2011. Je ne peux m’empêcher de rester songeur : comment ce pays pourrait-il aspirer à un véritable progrès – continu – en ne se proposant pour toute alternative à un démagogue que la fille d’un dictateur criminel ?

Lima, mardi 7 juillet

Visite de courtoisie aux parents de R. qui nous ont invités à déjeuner. Nous apprécions comme il se doit les « picarones » qu’a confectionnés pour nous la maman de R. : elle n’a pas de rivale pour réussir cette pâtisserie péruvienne, légère et subtilement parfumée d’anis.

Lima, lundi 6 juillet

















Promenade à Miraflores et à Larcomar, ce centre commercial et de loisirs cher à la bourgeoisie liménoise.
Nous fondant dans le décor très américanisé du quartier (l’hôtel Marriott domine de toute la hauteur – symbolique – de son gratte-ciel le front de mer…), nous décidons de déjeuner à Pizza Hut. Après les inévitables emplettes de souvenirs à ramener en Europe, M. et moi savourons un puissant « Pisco Sour » (la boisson nationale) dans un café en vogue d’où l’on aperçoit la côte Pacifique jusqu’à Barranco. Sa croix illuminée, visible de très loin, domine la falaise. Dîner « chifa » pour fêter l’anniversaire de J.

Dimanche 5 juillet































Promenade dans la province, au sud de Lima : Calango, Flores, Azpitia.

A Calango, le village est presque désert. Les villageois, massés dans l'église, assistent à la messe. Elle sera suivie d'un enterrement, et nous assistons aux préparatifs du repas de funérailles auquel tout le village, semble-t-il, participera.

A Flores, c'est une procession qui se déroule sous nos yeux. A Azpitia, enfin, après ce déploiement de religiosité, je goûte un excellent petit rosé, raisiné, qui s’accorde bien avec le « Chupe de camarones » que j’ai commandé dans le petit restaurant champêtre où nous dînons en fin de journée.
Les vins du Pérou ne sont certes pas à la hauteur de ceux du Chili ou d’Argentine, mais il en existe de très honnêtes dans cette région du pays connue pour son fameux « pisco » (dont le Chili et le Pérou se disputent, paraît-il, la paternité).

Lima, samedi 4 juillet

Je viens de lire quelques pages du livre de Pontalis intitulées «Londres à Venise». J’en retiens cette phrase qui donne au livre son titre : « D’où nous vient l’amour des commencements sinon du commencement de l’amour ? De celui qui sera sans suite et peut-être par là sans fin. »
Oui, le diable sépare ceux qui s’aiment… Que faire d’une histoire qui n’en finit pas de s’estomper pour achever de mourir dans le non-sens ? Il est probable qu’elle ne finira tout à fait qu’au jour de ma mort.

Lima, vendredi 3 juillet















Le voyage nous invite à purifier notre regard [1]. Pour qui veut garder les yeux ouverts, il rend aussi nécessaire une réflexion sur la justice et sur notre propre responsabilité dans ce qui fait le quotidien des foules du tiers-monde.

Je n’ai rencontré chez ce peuple andin que labeur et dignité, en dépit de conditions de vie souvent précaires, toujours problématiques. Il est vrai que le contraste reste frappant entre la ville – Lima, au premier chef, qui abrite non loin du tiers de la population du pays – et la province andine que j’ai parcourue. Contraste encore entre les quartiers « riches » de Lima : San Isidro, Miraflores, La Molina, Surrco et autres, plutôt bien entretenus, et les quartiers « pauvres », jonchés de détritus, recouverts de poussière et comme laissés à l’abandon.
Contraste toujours entre les comportements : ceux des touristes, avides d’ »exotisme » et de plaisirs à bon marché et ceux de l’immense majorité des Péruviens. Ces derniers, logiquement désireux de tirer parti de cette manne qu’ils doivent au développement des moyens de transports et des infrastructures autant qu’à la beauté des paysages, ne sont pas pour autant prêts à renoncer à leur dignité ni à leur fierté.

Lorsqu’on a touché du doigt la dureté des conditions de vie des populations andines, on comprend l’attrait que peut exercer sur elles les commodités de la grande ville, le mirage d’espoir qu’elle peut susciter.
Pourtant, le prix de l’exode rural est exorbitant pour celui qui cède aux sirènes de la mégapole comme pour la collectivité. C’est pourquoi le développement d’un « tourisme durable », contrôlé dans ses débordements et respectueux des cultures locales peut représenter un bien pour cet étrange et merveilleux pays.

A cet égard, Cusco, qui fut, on le sait, la capitale de l’empire Inca, constitue un « modèle » à surveiller : à imiter dans ses aspects positifs, à rejeter pour ce qui est de ses excès. Oui à la randonnée (trekking), au rafting, à tous les sports de plein air pour lesquels le Pérou reste l’eldorado qu’il fut jadis, mais non à la prostitution, aux beuveries, à la drogue et au jeu qui tendraient à faire de Cusco un nouveau Manille ou Bangkok du « tourisme sexuel », comme y mèneraient inéluctablement les habitudes et les vices de certains occidentaux dans un pays où sévit encore la pauvreté.

Il est vital également pour ce pays de maîtriser ses ressources en eau (la côte Pacifique, au sud et au nord de Lima, n’est qu’un désert qui, par places, se transforme en oasis lorsqu’un cours d’eau venu des Andes en permet l’irrigation).

Visite de Lima avec R. Musée de l’Or, dont on dit que la grande majorité des pièces qu’il renferme seraient des faux ! Déjeuner « chifa », cette variante péruvienne de la cuisine chinoise. Quartiers San Isidro, Miraflores, San Boja. Parque des Aguas. Barranco : le rendez-vous des artistes, des bohèmes et des intellectuels. C’est là que réside Mario Vargas Llosa [2].
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[1] cf. Mat. 6, 22-23 et Luc 11, 34-36.
[2] A lire, pour ceux qui ne connaîtraient pas encore son oeuvre : "La Casa Verde", trad. fçse "La Maison Verte", Paris, Gallimard, 1969, Collection "L'Imaginaire".

Lima, jeudi 2 juillet

Retour à Lima après notre périple andin. Ma tête est encore pleine de tous ces paysages, impressions, souvenirs de rencontres fugaces (nos deux sœurs colombiennes dans le train qui nous emmène vers le Machu-Picchu…) et de simples mots échangés.
Le temps d’un voyage, la fuite des jours et la lente dérive vers l’inéluctable fin semblent s’être arrêtées. Peu de temps pour réfléchir. Il est encore trop tôt pour établir ou même tenter un bilan.

On touche ici du doigt la disparité des conditions, et du même coup se repose la question qui hantait Malraux dans «Les Noyers» : qu’est-ce que l’homme ? Permanence de sa lutte séculaire pour la simple survie ? Mais aussi son aspiration à une vie meilleure, autre – ce qui peut paraître dérisoire lorsque celle-ci se traduit par une foi naïve en une religion syncrétique, fortement teintée de superstition, qui tente de concilier catholicisme et traditions ancestrales. Le nez vers la terre, courbant l’échine devant plus puissant que lui : l’homme des Andes. La terre et ses colères destructrices (mais elle est en même temps terre-nourricière : la «pachamama» !) ; et puis l’histoire : les conquistadors espagnols dont une classe dirigeante prédatrice a pris le relais ; les puissances d’argent qui poussent indirectement le paysan (le peon) à l’exode rural en rendant toujours plus attractif le mirage de la grande ville ; un développement à l’américaine imposé par le libéralisme qui incite au chacun pour soi ; la loi de la jungle que tempère mal la survivance de liens familiaux, quasi tribaux, réels et étroits.

Les paradoxes qu’engendre la mondialisation du modèle économique néolibéral revêtent ici des aspects surprenants, frôlant l’absurdité lorsque l’on constate que le plus déshérité des liménois possède son téléphone portable dans une ville pourtant jonchée de détritus et livrée à l’anarchie d’une circulation chaotique. Un immense système-D fait que chacun s’efforce de survivre et de prospérer au détriment du bien-être collectif qui exigerait droiture et honnêteté de la part des citoyens comme des dirigeants, rationalisation et mise en commun des moyens et des volontés, développement des équipements collectifs et éducation des citoyens

Mercredi 1er juillet, Machu Picchu















































































Treize années se sont écoulées depuis ma première visite au Machu-Picchu et je ne reconnais guère que les ruines de la Cité perdue ! Aguas Callientes : ainsi se nomme le terminus de la ligne de chemin de fer qui mène à ce prodigieux et improbable site. A l’endroit même où ne se rencontraient naguère que quelques paysannes venues vendre à d’encore rares touristes (assez fortunés pour se payer ce lointain périple…) les produits de leur artisanat s’est édifié un complexe d’hôtels, de restaurants, ainsi qu’un marché fait de milliers de petits étals qui rappelle invinciblement les souks des pays d’Orient. On trouve là tout un bric-à-brac qui se voudrait représentatif de l’artisanat andin mais qui n’est bien souvent constitué que de répliques standardisées (à quand le made in China ?), multipliées à l’échelle industrielle, des authentiques productions locales qu’on pouvait y admirer et peut-être s’y procurer autrefois.
D’Aguas Callientes à la Cité Inca située au sommet d’un vertigineux à pic, c’est une incessante noria d’autobus remplis de touristes. A l’acmé de la saison, plus de deux mille visiteurs se bousculent dans l’enceinte de pierre, au milieu de ces ruines fabuleuses, risquant d’endommager à jamais le site. Ici plus qu’ailleurs de strictes règles devraient encadrer le flot sans cesse grandissant des touristes, malgré l’indiscutable source de revenus que ceux-ci représentent pour la région. Avec une soudaine acuité se pose désormais la question du développement durable et de la maîtrise des ressources dans un domaine, le tourisme, dont l’homme est en mesure de contrôler presque tous les paramètres. Là comme ailleurs, la sagesse devrait prévaloir. Sera-ce le cas ?

Mardi 30 juin, La Vallée Sacrée des Incas













Hanan Hucaypata





























Les ruines d'Ollantaytambo
Le marché indien de Pisac

Cuzco, Lundi 29 juin